Coucou Grand-mère

De derrière les vitres teintées
de ma Lexus, j’aperçois en passant
derrière son carreau du premier étage
une ombre rose et pâle de vieille dame
immobile qui regarde, un dimanche matin,
passer les voitures en bas sur le boulevard.

Son visage n’est qu’un ovale blanc sans traits,
sa silhouette une grisaille informe.
Pas un mouvement. Mon chauffeur redémarre
et je suis heureux d’être sorti de chez moi
plutôt que resté derrière mon carreau, spectral,
jusqu’à, plus tard que le sien, mon dernier souffle.

10/9/2017