Mots alités

Ce sont des univers entiers,
chaque foisonnement de branches,
sous-branches et branchettes

emplissant au-dehors tout l’espace aérien
du boulevard où, rêveur,
je me mire sans fin.

En sens inverse ruisselant
par ces tant de milliers d’affluents,
la lumière se transforme en bois
nu, en cette saison, se survivant
depuis la croissance dernière
dont pareille au déluge annuel, dans un désert,
subsiste un éphémère tracé.

Toute la fenêtre striée
de griffes brunes qui s’entrecroisent
oppose à mes regards inquiets
une complexité sans fard
où je suis certain de me perdre
si ne je demeure encore alité.

21/2/25