Après caca
J’appris le b.a. ba de l’érotisme,
mais aussi les bases de l’anatomie
féminine, vers 12 ans en lisant
La philosophie dans le boudoir, tenant
bientôt le livre d’une seule main.
Il ne s’y trouve rien qui ne soit honorable
hormis une toute petite scène de torture
à la fin, et encore, on peut penser
qu’à vouloir censurer le plaisir des autres
la victime l’avait un peu cherché.
Le chef d’oeuvre du même auteur, 120 journées,
me surprit donc un peu, quelques années plus tard,
en ce qu’il ne m’excita guère, avec ses vieux
mangeurs d’étrons et violeurs, tueurs d’innocents,
et surtout obsédés par l’étron, qui pour moi
ne possédait alors aucune charge érotique.
Mais près de 20 ans après, suite à deux
ruptures consécutives et douloureuses,
dont la seconde me fit désirer mourir
au point, l’acte écarté, d’habiter plusieurs mois
des paludes morbides, drogué jusqu’à l’os,
je ne trouvai qui m’excitât encore
que des vidéos représentant des femmes
de la même ethnie que la seconde envers moi
cruelle, se faire chier dans la bouche
tandis que je jouissais dans mon mouchoir.
Et vers la fin de ce régime, ma préférée
se déroulait sur une plage : enterrée jusqu’au cou
dans le sable, la victime avalait
les étrons de cinq ou six jeunes femmes
moqueuses et bronzées, aux selles abondantes
et pour l’une d’elles une franche diarrhée,
si bien que leur consoeur se tranformait
presque en humus ; mais après,
on la voyait rieuse plonger dans l’écume
et se rincer, jouant avec les autres à s’éclabousser,
joyeuse, bien vivante et propre.
Ce qui me rappelait que pour le corps,
tout du moins, l’eau peu laver ce qui nous souille
et nous régénérer, entièrement purs à nouveau —
ce qui est de l’existence humaine
à mes yeux l’un des plus beaux
phénomènes, des plus porteurs d’espoir.
Pour l’âme, en revanche, l’eau n’est que métaphore
dont le débit dépend de votre foi.
23/2/25